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La perception du rachat de Crédit Suisse

Qualinsight_Etude sur la perception du rachat de Crédit Suisse 2023

 

Le rachat de Crédit Suisse par UBS a marqué un tournant dans l’histoire financière suisse. L’effondrement d’une des plus grandes banques du pays, suivie de son absorption par son principal concurrent, a suscité des réactions fortes et contrastées de la part du public et des experts. Ce sauvetage d’urgence, orchestré par le Conseil fédéral et la Banque nationale suisse, a suscité de vives réactions auprès du public. Entre inquiétudes économiques, critiques sur la gestion des risques et sentiment d’insécurité bancaire, comment les habitants de Suisse romande perçoivent-ils cet événement ?Quelles en sont les conséquences sur la confiance dans le système bancaire et l’économie suisse ?

L’étude menée par Qualinsight auprès de 2082 personnes en Suisse romande révèle des préoccupations majeures quant au rôle des contribuables, au manque de transparence du secteur bancaire et aux risques d’un effet domino sur l’économie européenne.


Un événement qui a marqué les esprits, mais une compréhension incomplète

Une prise de conscience quasi unanime, mais des connaissances limitées
  • 97 % des Romands ont entendu parler du rachat de Crédit Suisse.
  • Cependant, 44 % admettent ne pas bien comprendre les tenants et aboutissants de cette transaction.
  • 11 % des répondants affirment être très au courant et avoir une opinion bien tranchée sur la question.

Malgré une médiatisation importante de la crise bancaire, une grande partie du public reste dans l’incertitude quant aux implications réelles de cette opération. Ce constat souligne un manque d’informations pédagogiques sur les décisions économiques et financières de grande ampleur, qui affectent pourtant directement les citoyens et l’avenir du pays.

Un sauvetage largement perçu comme un fardeau pour les contribuables

Une intervention de l’État qui divise

L’implication du gouvernement dans le rachat de Crédit Suisse a entraîné une vague d’inquiétude parmi les citoyens :

  • 75 % des Romands pensent que les contribuables paient pour le sauvetage de Crédit Suisse, ce qui alimente une perception négative de cette intervention.
  • Parmi eux, 34 % jugent cette situation inacceptable, estimant que le secteur privé aurait dû gérer ses propres erreurs sans l’appui de fonds publics.
  • 28 % s’inquiètent des répercussions à long terme sur l’économie suisse, craignant une augmentation des charges publiques ou une réduction des ressources allouées à d’autres secteurs.
  • Seuls 9 % perçoivent ce sauvetage comme une initiative bénéfique pour la stabilité économique du pays.

Cette réaction montre une forte attente de responsabilisation des banques, afin d’éviter que des erreurs stratégiques ne se répercutent sur la collectivité.

La confiance dans le secteur bancaire reste solide malgré le choc

Un système toujours perçu comme fiable, mais une vigilance accrue

Malgré le tumulte causé par la faillite de Crédit Suisse, 54 % des Romands estiment que les banques suisses restent solides et dignes de confiance.

  • 22 % considèrent que la fiabilité du système bancaire a été affectée, mais qu’elle demeure meilleure que celle d’autres pays.
  • Seuls 11 % pensent que les banques suisses sont désormais plus vulnérables et risquent de subir d’autres crises.

Cette perception souligne la résilience de l’image du secteur bancaire helvétique, bien que les citoyens soient désormais plus attentifs à la gestion des risques.

Un système en manque de régulation et de transparence

Des causes principalement attribuées à une mauvaise gestion
  • 62 % des Romands considèrent que la mauvaise gestion des risques et des investissements est la principale raison de l’effondrement de Crédit Suisse.
  • 39 % dénoncent un manque de transparence et de surveillance réglementaire.
  • 26 % attribuent cette chute aux transformations de l’industrie bancaire et à la concurrence accrue.

Ces chiffres traduisent un sentiment général de méfiance quant à la gouvernance des grandes institutions financières et un appel à des contrôles plus stricts pour prévenir de nouvelles crises.

Un impact ressenti différemment selon les profils

Des répercussions inégales sur les citoyens et l’économie
  • 68 % des Romands déclarent ne pas ressentir d’impact direct sur leur quotidien.
  • 24 % perçoivent cependant une incidence sur l’économie suisse.
  • 9 % ont été affectés indirectement via leur entourage et 7 % personnellement.
Des changements d’habitudes bancaires en perspective
  • 40 % des Romands ont déjà leurs comptes dans des banques plus petites comme Raiffeisen ou les banques cantonales.
  • 24 % envisagent de diversifier leurs placements bancaires ou de changer d’établissement pour plus de sécurité.

 

Conclusion : quelles perspectives pour l’avenir bancaire suisse ?

Le rachat de Crédit Suisse par UBS a marqué un tournant pour la place financière suisse et laissé des traces dans l’opinion publique.

➡️ Les Suisses romands attendent davantage de transparence et de régulation pour éviter de nouvelles crises.
➡️ L’intervention de l’État est perçue comme un transfert de responsabilité vers les contribuables, alimentant une certaine frustration.
➡️ La confiance dans le système bancaire reste globalement solide, mais une surveillance accrue est souhaitée.

L’avenir du secteur bancaire suisse dépendra de sa capacité à restaurer la confiance du public et à mettre en place des mécanismes plus rigoureux pour garantir sa stabilité.


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