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Médecine esthétique en Suisse : décryptage d’un marché en pleine évolution

Médecine esthétique en Suisse : décryptage d’un marché en pleine évolution

Etude sur la médecine esthétique en Suisse romande - Qualinsight

 

Contexte et enjeux

La médecine esthétique connaît un essor spectaculaire à travers le monde, et la Suisse romande n’échappe pas à cette tendance. Dans ce contexte, Qualinsight a réalisé une étude auprès de 691 personnes pour mieux cerner les attentes, freins et profils des utilisateurs de soins esthétiques non-chirurgicaux. Cette enquête s’est accompagnée d’un échange inspirant avec Patricia Delarive dans le cadre de notre podcast Romand’Insight.

Patricia Delarive, dermatologue et pionnière en médecine esthétique, nous a partagé son parcours entrepreneurial, sa vision du soin, et les coulisses d’un secteur en pleine structuration.

 

Un marché en croissance porté par une quête de bien-être

L’étude révèle que près d’un quart des romands a déjà eu recours à la médecine esthétique. Parmi eux, la majorité ont opté pour des traitements laser, les injections arrivant en dernière position.

Ce sont avant tout la correction d’imperfections (51 %) et le mieux-être personnel (42 %) qui motivent les usagers.

Le phénomène touche toutes les classes sociales. Notamment, 24% des répondants seraient prêts à investir jusqu’à 500 CHF par an, preuve que ces pratiques ne sont plus réservées à une élite.

 

Les freins : entre préférence pour le naturel et méfiance

Pour ceux qui n’ont pas encore franchi le pas, les freins sont d’abord culturels : 67 % préfèrent une beauté naturelle, tandis que 41 % craignent des effets secondaires. Patricia Delarive le confirme : le naturel est aujourd’hui une exigence forte des patients. Les résultats doivent être visibles, sans être flagrants.

 

Une pratique en quête de légitimité et de professionnalisation

Comme l’a souligné Patricia Delarive, la médecine esthétique reste une discipline jeune, peu encadrée, où le niveau de compétence varie fortement. Elle milite pour une standardisation des pratiques, à travers la formation continue et des critères rigoureux. La fondation de l’Association Suisse des centres de médecine esthétique est un pas vers cette professionnalisation.

Les attentes du public sont claires :

  • 58 % privilégient l’expérience et les qualifications du praticien
  • 55 % la réputation
  • 34 % la transparence sur les risques.

 

Des profils d’utilisateurs variés et une évolution générationnelle

Si la majorité des utilisateurs réguliers sont des femmes de 35 à 60 ans, les jeunes adultes de moins de 30 ans commencent à s’y intéresser, souvent pour un boost de confiance en soi, plutôt que pour lutter contre le vieillissement.

Les hommes aussi sont de plus en plus présents, surtout pour des traitements ponctuels au laser. Un comportement que Patricia Delarive associe à un changement culturel progressif : « Il y a quelques années, beaucoup d’hommes n’auraient jamais osé en parler. Aujourd’hui, ils viennent, souvent suite au conseil d’un ami ou d’un collègue. »

 

Vers une médecine esthétique plus accessible… mais jusqu’où ?

Alors que la médecine esthétique gagne du terrain, notamment grâce à des technologies non-invasives plus douces, se pose la question de ses modalités d’accès. Peut-on véritablement démocratiser la pratique sans en altérer la qualité ?

70 % des romands interrogés semblent sceptiques face à  l’idée de traitements esthétiques rapides en centre commercial. Parmi eux :

  • 26 % évoquent une banalisation excessive,
  • 23 % craignent pour la sécurité des soins,
  • Mais 13 % trouvent cela pratique et innovant.

Ces chiffres montrent une certaine méfiance envers les formats express qui, s’ils séduisent par leur accessibilité, inquiètent quant à la qualité des soins et à l’encadrement médical. Les romands réclament de la compétence, de la transparence et une vraie relation de confiance avec les praticiens, bien loin des standards de la consommation de masse.

Ce débat soulève une question plus large : jusqu’où peut aller la médecine esthétique ?

 

Conclusion

Notre étude met en lumière un secteur en pleine mutation, à la croisée de la science, de la beauté et du bien-être. Les romands s’y intéressent de plus en plus, tout en étant exigeants : ils veulent du naturel, de la sécurité, et de la transparence. À nous, professionnels et analystes, d’accompagner ce mouvement avec rigueur et sensibilité.

 

➡️ Pour télécharger le rapport complet, cliquez ici.

🎙 Pour aller plus loin, retrouvez l’épisode de notre podcast Romand’Insight dans lequel nous décryptons cette thématique avec Patricia Delarive, fondatrice de la Clinique Matignon.

 

 

📩 Si vous avez des questions sur ce rapport d’étude, n’hésitez pas à nous contacter via le formulaire de contact ou à contacter Esther directement sur LinkedIn.